Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé la fermeture des marchés dès le mardi 24 mars jusqu'à nouvel ordre, en raison de la pandémie de coronavirus et des mesures de confinement. Voici comment consommer local malgré ce dispositif.
Et si on profitait de ce confinement pour changer nos habitudes alimentaires en consommant local ? Si les marchés normands seront désormais fermés jusqu'à nouvel ordre pour limiter la pandémie de coronavirus, il existe d'autres alternatives pour consommer local, sans passer par la case supermarché et pour aider nos producteurs normands.
1- Acheter à la source
Dans une ferme ou chez un maraîcher, il est possible de se rendre directement chez le producteur pour acheter des produits frais. Chez "Le chant des comestibles", à Cauville-sur-mer, près d'Etretat, Gladys Boudehen s'est adaptée à la situation. "J'ai arrêté de me rendre sur les marchés depuis les annonces de confinement. J'organisais déjà une vente par semaine sur mon site de production et j'ai modifié mes horaires en ouvrant les ventes au mercredi après-midi, jeudi après-midi et samedi matin.', explique la maraîchère.
A Auzebosc, près d'Yvetot (76), la "Ferme du Château" dispose d'une boucherie-charcuterie implantée dans sa propre exploitation agricole. L'établissement reste ouvert, en y respectant les mesures d'hygiène et de sécurité. "Les gens passent leur commande, on leur donne un numéro. Ils viennent et repartent directement avec leur commande déjà prête.", explique Anne-Marie Lecouteux, responsable de la boucherie.
Cette boucherie-charcuterie a vu le nombre de ses commandes se multiplier par quatre. La ferme propose également un service de drive, qui séduit particulièrement les clients en ces temps de confinement. "Comme les gens sont en télétravail, ils essaient de venir en semaine pour éviter d'engorger le magasin le week-end. C'est beaucoup plus fluide."
Les consommateurs s'adaptent et se montrent solidaires en permettant à cette boutique, qui emploie huit personnes, de se maintenir à flot.
Pour acheter directement vos produits chez les producteurs, la plateforme en ligne acheteralasource.com répertorie les points de ventes directes par département.
2- Se faire livrer un panier
Le gérant de la société "La Source", qui livre habituellement des produits locaux dans les restaurants et les cantines, a dû lui aussi s'adapter à la situation. "On avait une petite dizaine de particuliers par semaine à qui on proposait de livrer des paniers de produits frais.", raconte Marc Baffrey. Mais avec la pandémie de coronavirus, plus de cantines, ni de restaurants à livrer. Pour "limiter la casse", le propriétaire a vu ses commandes pour les particuliers décoller. "Il y a eu un gros boom de nos commandes, notamment grâce au bouche à oreille. On est passé de dix paniers avant le confinement à plus d'une quarantaine en ce début de semaine."
"La Source" propose des paniers garnis et gourmands : "On propose de la crème, du beurre, de la charcuterie, des fruits et légumes de saison. Bref, tout ce qu'on trouve en Seine-Maritime."
Récemment, le Département de Seine-Maritime a lancé "MonPanier76", un site internet référençant les producteurs locaux et points de vente en Seine-Maritime. Certains producteurs y voient une chance d'attirer de nouveaux clients.
3- Les coopératives
Avec le phénomène de "mode" du bio, de nouvaux supermarchés et épiceries dédiés à ce type d'alimentation ont vu le jour en France et dans la région. C'est notamment le cas des supermachés Biocoop, qui proposent des produits locaux. Du côté de Caen (14), le gérant du Biocoop Passage Démogé s'est même associé à une entreprise de transporteurs en proposant la livraison "gratuite" et "en vélo" à ses clients qui habitent à moins de deux kilomètres du magasin et qui effectuent 50 euros d'achat minimum.A Elbeuf, en Seine-Maritime, l'épicerie bio associative "Les Robins des Bios" propose des produits locaux. Depuis le début du confinement, si certains clients se rabattent sur cette option pour éviter les queux dans les grandes surfaces, la responsable constate l'arrivée de nouveaux consommateurs : "On a de nouveaux clients qui viennent et nous expliquent qu'ils souhaitent profiter de ce confinement pour changer leur alimentation", explique Valérie Auvray, présidente de la coopérative. "C'est le bon moment pour changer les habitudes."